dimanche 24 avril 2011
Disney World s’offre une nouvelle maison hantée
Les petites fées de Disney World ont récemment décidé de s’attaquer à la maison hantée, une des plus belles attractions du parc, en rénovant les fant?mes holographiques qui viennent squatter sur les voitures dès le début du parcours. Et les fans de la maison hantée ne vont pas être dé?us des améliorations.
Les fant?mes sont encore plus high-tech que jamais. Sur le site Inside the Magic, vous verrez des vidéos du nouveau système, qui utilise des miroirs et des capteurs pour produire des fant?mes capables d’interagir avec les passagers, en arrachant leurs têtes et en les échangeant avec la leur. La prochaine mise à jour du parc, un Space Montain qui va vraiment dans l’espace.
copie de montre de luxe
dimanche 17 avril 2011
Un champion ne meurt jamais
Laurent Fignon sera au départ du prochain Tour de France. Pas sur un vélo, ni même, il doit encore en décider, derrière son micro de consultant pour la télévision. Du prologue à l’arrivée, son nom, sa stature, son témoignage, pourtant, marqueront l’édition 2009. L’ancien double vainqueur de la Grande Boucle, en 1983 et 1984, effectue un come-back à la fois instructif – un livre – et poignant – l’annonce d’une maladie. Gage d’une promo d’enfer. Il ne l’a pas fait exprès. Deux mois avant la sortie en librairie de ? Nous étions jeunes et insouciants ?, ouvrage sur sa vie de cycliste, il a appris qu’il était atteint d’un cancer des voies digestives. Peut-être du pancréas, le pire de tous. Les métastases sont là. ? Je n’ai pas peur de mourir ?, a-t-il déclaré le 11 juin en révélant son mal. ? Je vais me battre ?, a-t-il ajouté.
Le rapprochement, évident jusqu’à l’excès, s’imposait : le dopage, auquel Laurent Fignon avoue dans son livre avoir recouru, a-t-il été pour quelque chose dans le déclenchement de son cancer ? Très peu probable, lui ont affirmé ses médecins. Il va se battre.
Enfant des Trente Glorieuses, écrit-il, Laurent Fignon est né en 1960 au pied de la Butte Montmartre, à Paris, d’un père chef d’atelier et d’une mère femme au foyer. La France ouvrière de ces années-là gagnait correctement sa vie. Elle pouvait voir venir. La famille déménage dans le département voisin de Seine-et-Marne. En pleine nature. Chez les Fran?ais de cette époque, le vélo fonctionne comme une religion. Le dimanche matin, les maris enfourchent leur bicyclette pendant que les femmes préparent le gigot-flageolets du midi. Chez les Fignon, on n’a pas le culte du coup de pédale dominical, mais un deux-roues, celui du père, dort quand même à la cave.
Le jeune Laurent a quinze ans et depuis tout petit déjà des lunettes, lorsqu’il grimpe pour la première fois sur le vélo paternel. Pas n’importe quelle bécane, un ? Vigneron ?. En selle, toute sa vitalité s’exprime. Il prend une licence. Début de la compétition. Il encha?ne les courses, les premières victoires, se passionne pour cet instrument qui ne lui procure que de la joie. Loin de lui l’idée d’en faire son gagne-pain. Il s’imagine plut?t vétérinaire, mais le bac qu’il obtient le destine davantage à des filières technologiques. Décidément doué, il intègre le Bataillon de Joinville, où les sportifs de haut niveau ou détenteurs d’un fort potentiel accomplissent leur service militaire. Dire que dans cinq ans, il gagnera son premier tour de France. Son père, qui l’avait élevé à l’ancienne, administrant des fessées à cet enfant parfois turbulent, avait prévenu : tu réussiras dans le vélo ou ce sera le boulot !
En 1981, Cyrille Guimard, la référence absolue parmi les directeurs sportifs, patron de l’équipe Renault et d’un certain Bernard Hinault, remarque la ? patte ? de Laurent, alors amateur. A 23 ans, Hinault absent pour blessure, Fignon, pour sa première participation au Tour de France, triomphe en jaune sur les Champs-Elysées, empochant une victoire d’étape, en contre-la-montre. L’immense journaliste Pierre Chany l’adoube. Non, il n’est pas un vainqueur de hasard.
Fignon survole de sa classe l’édition 1984, s’adjugeant cinq victoires d’étape. Il aurait sans doute remporté un troisième tour de rang sans une blessure qui le contraint au forfait. Il courra toujours après ce troisième titre, qu’il est proche d’empocher en 1989, perdant la Grande Boucle de 8 secondes seulement, face à l’Américain Greg LeMond. En 1993, à 33 ans, il met un terme à sa carrière de coureur.
Laurent Fignon, à la fin des années 80, avait quitté la France pour les beaux cieux italiens. Auréolé de ses victoires (? Tour ?, Vuelta, Giro, Milan-San Remo…), il joue les coéquipiers de luxe chez les Gatorade, la formation de Gianni Bugno. Et là, outre les douceurs transalpines, il découvre, dit-il, le monde des hormones de croissance et de ce qui ne s’appelle pas encore l’EPO mais qui est déjà de l’EPO. Le dopage total. Il n’y touchera pas, soutient-il, mais il comprendra vite que dans l’équipe, des coureurs ont recours à ce type de ? préparations ?, le nom que le milieu du cyclisme, qui a ses pudeurs, donne au dopage.
Fignon, qui reconna?t avoir, par moment, carburé aux amphétamines et à la cortisone, ainsi qu’à la coke lors d’un mémorable tour de Colombie, estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les pratiques de son temps – où un coureur dopé aux amphet’ ne pouvait battre un plus fort que lui non chargé – et celles du début des années 90, l’irruption de nouveaux produits sur le marché de la triche transformant des bourricots en purs-sangs. Les coureurs qui débarquent alors dans le monde du vélo sont toujours jeunes, oui, mais l’insouciance a fait place à l’inconscience.
Et maintenant, cette saleté de chimio. Une tout autre course commence.
Antoine Menusier
*Laurent Fignon, ? Nous étions jeunes et insouciants ?, Grasset, 395 pages.
montre hublot
Le rapprochement, évident jusqu’à l’excès, s’imposait : le dopage, auquel Laurent Fignon avoue dans son livre avoir recouru, a-t-il été pour quelque chose dans le déclenchement de son cancer ? Très peu probable, lui ont affirmé ses médecins. Il va se battre.
Enfant des Trente Glorieuses, écrit-il, Laurent Fignon est né en 1960 au pied de la Butte Montmartre, à Paris, d’un père chef d’atelier et d’une mère femme au foyer. La France ouvrière de ces années-là gagnait correctement sa vie. Elle pouvait voir venir. La famille déménage dans le département voisin de Seine-et-Marne. En pleine nature. Chez les Fran?ais de cette époque, le vélo fonctionne comme une religion. Le dimanche matin, les maris enfourchent leur bicyclette pendant que les femmes préparent le gigot-flageolets du midi. Chez les Fignon, on n’a pas le culte du coup de pédale dominical, mais un deux-roues, celui du père, dort quand même à la cave.
Le jeune Laurent a quinze ans et depuis tout petit déjà des lunettes, lorsqu’il grimpe pour la première fois sur le vélo paternel. Pas n’importe quelle bécane, un ? Vigneron ?. En selle, toute sa vitalité s’exprime. Il prend une licence. Début de la compétition. Il encha?ne les courses, les premières victoires, se passionne pour cet instrument qui ne lui procure que de la joie. Loin de lui l’idée d’en faire son gagne-pain. Il s’imagine plut?t vétérinaire, mais le bac qu’il obtient le destine davantage à des filières technologiques. Décidément doué, il intègre le Bataillon de Joinville, où les sportifs de haut niveau ou détenteurs d’un fort potentiel accomplissent leur service militaire. Dire que dans cinq ans, il gagnera son premier tour de France. Son père, qui l’avait élevé à l’ancienne, administrant des fessées à cet enfant parfois turbulent, avait prévenu : tu réussiras dans le vélo ou ce sera le boulot !
En 1981, Cyrille Guimard, la référence absolue parmi les directeurs sportifs, patron de l’équipe Renault et d’un certain Bernard Hinault, remarque la ? patte ? de Laurent, alors amateur. A 23 ans, Hinault absent pour blessure, Fignon, pour sa première participation au Tour de France, triomphe en jaune sur les Champs-Elysées, empochant une victoire d’étape, en contre-la-montre. L’immense journaliste Pierre Chany l’adoube. Non, il n’est pas un vainqueur de hasard.
Fignon survole de sa classe l’édition 1984, s’adjugeant cinq victoires d’étape. Il aurait sans doute remporté un troisième tour de rang sans une blessure qui le contraint au forfait. Il courra toujours après ce troisième titre, qu’il est proche d’empocher en 1989, perdant la Grande Boucle de 8 secondes seulement, face à l’Américain Greg LeMond. En 1993, à 33 ans, il met un terme à sa carrière de coureur.
Laurent Fignon, à la fin des années 80, avait quitté la France pour les beaux cieux italiens. Auréolé de ses victoires (? Tour ?, Vuelta, Giro, Milan-San Remo…), il joue les coéquipiers de luxe chez les Gatorade, la formation de Gianni Bugno. Et là, outre les douceurs transalpines, il découvre, dit-il, le monde des hormones de croissance et de ce qui ne s’appelle pas encore l’EPO mais qui est déjà de l’EPO. Le dopage total. Il n’y touchera pas, soutient-il, mais il comprendra vite que dans l’équipe, des coureurs ont recours à ce type de ? préparations ?, le nom que le milieu du cyclisme, qui a ses pudeurs, donne au dopage.
Fignon, qui reconna?t avoir, par moment, carburé aux amphétamines et à la cortisone, ainsi qu’à la coke lors d’un mémorable tour de Colombie, estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les pratiques de son temps – où un coureur dopé aux amphet’ ne pouvait battre un plus fort que lui non chargé – et celles du début des années 90, l’irruption de nouveaux produits sur le marché de la triche transformant des bourricots en purs-sangs. Les coureurs qui débarquent alors dans le monde du vélo sont toujours jeunes, oui, mais l’insouciance a fait place à l’inconscience.
Et maintenant, cette saleté de chimio. Une tout autre course commence.
Antoine Menusier
*Laurent Fignon, ? Nous étions jeunes et insouciants ?, Grasset, 395 pages.
montre hublot
lundi 11 avril 2011
Les merveilles du zellige pour effacer les frontières
Un petit carreau de fa?ence émaillé et taillé à la main : le zellige séduit toujours plus de foyers, et pas seulement dans les banlieues. Dans l’entrée de chez Fatiha et Hichem, un couple de Parisiens, un guéridon de fer forgé au plateau de fa?ences annonce la couleur. Tous deux sont passionnés par l’art du zellige. ? J’ai grandi dans des intérieurs décorés à l’occidentale, raconte Fatiha. Avant de quitter le domicile de mes parents, j’ai toujours imaginé ma future maison ornée de mosa?ques, comme celles du bled. ? Une envie que cette femme d’origine algérienne réalise et partage avec son mari. Tous leurs objets en zellige proviennent du Maroc. ? C’est là-bas qu’on trouve la meilleure qualité ?, affirme le couple.
Les mosa?ques ont coutume d’embellir les murs des hammams et mosquées et de la plupart des demeures traditionnelles dans les régions du Maghreb et d’Andalousie. Ces dernières années, ce style fait fureur au nord de la Méditerranée : tables, carrelages, fontaines, assiettes, bols, saladiers en zellige fleurissent en tout genre. On en parle de plus en plus dans les magazines de déco. Les supermarchés comme Carrefour et Leclerc mettent en place des rayons entiers dédiés à ces mosa?ques. En cette période de fin d’année, les prospectus présentent les objets en zellige comme des idées de cadeau pour No?l. Vrai zellige ou imitation, toujours est-il que le go?t de l’oriental est palpable.
Les deux boutiques d’Art & Sud déco, implantées en plein c?ur de Marseille et Paris, sont spécialisées dans cet artisanat. Les modèles colorés forment un décor magique. Le client est roi dans ce palais du zellige, où il peut commander ses propres objets sur mesure et choisir des morceaux vendus au mètre carré ou au mètre linéaire pour les frises. ? Les petites pièces en vrac intéressent beaucoup les clients ?, remarque Ryme Alaoui, la responsable de la boutique à Marseille.
Les amateurs d’architecture, eux, peuvent bénéficier des précieux conseils de cette zelligie qui a hérité d’un savoir-faire ancestral. ? Quand j’étais enfant, je passais des journées entières à contempler les modelages de mon grand-père ?, se souvient Ryme. Les produits sont tous fabriqués à Fès dans l’atelier familial. La pratique de cet artisanat dure depuis plus de mille ans ; elle perdure depuis cinq générations chez les Alaoui.
Alors, comment sont con?ues les pièces de zellige ? L’argile de départ, après avoir été trempée dans l’eau, malaxée et coulée dans des moules pour former les carreaux, est introduite une première fois dans un four de brique. C’est lors de cette cuisson qu’appara?t la couleur des motifs. ? En plus des vingt-sept coloris que nous produisons déjà, nous essayons de créer des coloris plus originaux comme le parme, le turquoise et dernièrement, la couleur pêche ?, explique la zelligie.
Chez Art & Sud déco, d’autres produits fabuleux rappellent les senteurs du Maghreb, parmi lesquels des poteries, des tapis en laine de soie rouge, des poufs, des lanternes aux couleurs flamboyantes, des bancs et chaises en fer forgé. L’imagination s’éveille dans ce tourbillon de zellige. Fatiha et Hichem raffolent de ces objets et ne manquent pas de dénicher les bonnes affaires en la matière. Histoire d’emporter avec soi un pan de culture marocaine.
copie de montre de luxe
Les mosa?ques ont coutume d’embellir les murs des hammams et mosquées et de la plupart des demeures traditionnelles dans les régions du Maghreb et d’Andalousie. Ces dernières années, ce style fait fureur au nord de la Méditerranée : tables, carrelages, fontaines, assiettes, bols, saladiers en zellige fleurissent en tout genre. On en parle de plus en plus dans les magazines de déco. Les supermarchés comme Carrefour et Leclerc mettent en place des rayons entiers dédiés à ces mosa?ques. En cette période de fin d’année, les prospectus présentent les objets en zellige comme des idées de cadeau pour No?l. Vrai zellige ou imitation, toujours est-il que le go?t de l’oriental est palpable.
Les deux boutiques d’Art & Sud déco, implantées en plein c?ur de Marseille et Paris, sont spécialisées dans cet artisanat. Les modèles colorés forment un décor magique. Le client est roi dans ce palais du zellige, où il peut commander ses propres objets sur mesure et choisir des morceaux vendus au mètre carré ou au mètre linéaire pour les frises. ? Les petites pièces en vrac intéressent beaucoup les clients ?, remarque Ryme Alaoui, la responsable de la boutique à Marseille.
Les amateurs d’architecture, eux, peuvent bénéficier des précieux conseils de cette zelligie qui a hérité d’un savoir-faire ancestral. ? Quand j’étais enfant, je passais des journées entières à contempler les modelages de mon grand-père ?, se souvient Ryme. Les produits sont tous fabriqués à Fès dans l’atelier familial. La pratique de cet artisanat dure depuis plus de mille ans ; elle perdure depuis cinq générations chez les Alaoui.
Alors, comment sont con?ues les pièces de zellige ? L’argile de départ, après avoir été trempée dans l’eau, malaxée et coulée dans des moules pour former les carreaux, est introduite une première fois dans un four de brique. C’est lors de cette cuisson qu’appara?t la couleur des motifs. ? En plus des vingt-sept coloris que nous produisons déjà, nous essayons de créer des coloris plus originaux comme le parme, le turquoise et dernièrement, la couleur pêche ?, explique la zelligie.
Chez Art & Sud déco, d’autres produits fabuleux rappellent les senteurs du Maghreb, parmi lesquels des poteries, des tapis en laine de soie rouge, des poufs, des lanternes aux couleurs flamboyantes, des bancs et chaises en fer forgé. L’imagination s’éveille dans ce tourbillon de zellige. Fatiha et Hichem raffolent de ces objets et ne manquent pas de dénicher les bonnes affaires en la matière. Histoire d’emporter avec soi un pan de culture marocaine.
copie de montre de luxe
lundi 4 avril 2011
En Algérie, le poids des douleurs, l’envie d’autre chose
C’est cher. Pas d’argent. La vie est dure. On n’a pas de travail. Heureusement que vous vivez en France pour nous aider. Ici, c’est la misère. On en peut plus… En Algérie c’est ce qu’on dit, ce qu’on répète. On en a marre. Tout le monde est lésé… Quand ma mère appelle le ? bled ? j’entends des bribes de conversations. Toujours les mêmes. Tellement répétitives que je n’y fais plus attention. Pourtant avec les évènements récents en Tunisie et en Algérie, j’ai tendu l’oreille. Parce que les infos c’est bien, mais finalement, c’est reste parfois un peu en surface. La véritable information, il faut aller la chercher chez ceux qui vivent les évènements, pas chez ceux qui la commentent.
Abdelaziz Bouteflika, le président de l’Algérie, est adoré, voire adulé dans ce pays. D’après ce qu’on m’en dit, Bouteflika c’est un ? héros ?, il a ? chassé les terroristes ?, alors forcément, le peuple se sent obligé de ? voter pour lui ?, il lui est en quelque sorte redevable. Mais pas seulement. Avec de récents évènements tels que les prises d’otages au Niger, ou ailleurs, les Algériens peuvent en venir à se dire : au fond, c’est peut-être mieux de garder ce président, même si on n’en veut plus vraiment. Il nous évite une grande peur. Celle des terroristes.
D’après les récits de ma grand-mère, les terroristes qui ont régné dans certaines parties de l’Algérie de 1992 à 1998, étaient sans c?ur, dénués d’émotions, de sympathie, d’humanité tout simplement. Ma grand-mère m’a raconté qu’elle avait entendu je ne sais où, il y a de nombreuses années, que des terroristes avaient éventré une femme enceinte, et avait pris le f?tus pour le mettre dans un four en marche. Peut-être qu’il ne s’agit que de légendes, ou de faits qui ont pu être déformés par le bouche à oreille.
Mais quand on parle de cette période, c’est le regard dans le vide, une tension appara?t. Moi, je reste scotchée aux lèvres de celle qui a tant vu. Ma grand-mère est une vétérante, comme probablement toutes les femmes de son age. Elle me raconte parfois la guerre d’Algérie, les horreurs, le combat du peuple. Elle a été infirmière pendant la guerre, elle soignait ceux qui revenaient mutilés de leurs combats contre les fran?ais.
Elle a assisté à pas mal de bouleversements. De la guerre d’Algérie au terrorisme, en passant par la misère… L’Algérie est une nation qui a souffert, comme tant d’autres et qui a déjà lutté pour son indépendance. Désormais, le peuple veut? la paix, la prospérité et la tranquillité. Voilà comme je comprends les choses quand j’entends parler autour de moi. Les Algériens que je connais, veulent des progrès technologiques, scientifiques ou encore économiques.
En attendant, il n’y a pas de travail. Alors pour s’occuper, on tient les murs. On tra?ne dans le quartier. Les gar?ons cherchent à draguer des filles, prennent des numéros. ??Pss ! Pssssssssss…??, c’est comme ?a qu’on approche une fille là-bas. Pas de temps à perdre, si elle se retourne c’est ok, sinon, on attaque la suivante. Comme ?a, ?a va plus vite. Une fois qu’on a fini de se promener, on rentre à la maison, poser les pieds sous la table, pour un bon repas préparé par les femmes. Dans le quartier tout le monde se conna?t. Mais parfois on en a marre, quand on n’en peut plus de la misère on met en place un plan, complexe et risqué?: on monte dans une barque et on tente l’Europe.
Pourquoi ? Parce que ces jeunes qui partent veulent être une fierté, une source de revenus pour la famille restée au pays, parce qu’ils aiment leur patrie, mais que finalement, elle ne fait rien pour eux. C’est peut-être un amour non réciproque finalement. Ils ont tenté d’y rester fidèles, mais ils n’ont pas le choix. S’ils le pouvaient, ils resteraient chez eux. Personne ne veut quitter son pays, sa famille et ses proches, pour entamer un long et périlleux voyage, vers l’inconnu, probablement dans un pays qui ne veut pas d’eux. Qui met en place diverses lois et stratagèmes pour que les clandestins ne foulent pas le sol national.
Je connais quelqu’un qui y est parvenu. A rejoindre l’autre c?té de la mer. Un jeune homme, beau, dr?le et qui a toujours été attiré par l’Europe. Il a passé plusieurs jours sur une barque. Il a vu des gens mourir. La mer, la nuit, sur une barque, ?a effraie. Il est arrivé à Malaga en Espagne sain et sauf. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.
Le point de vue que les jeunes de là-bas se font de l’Europe est utopique. Comme le dit si bien ma mère?: ? Ils pensent qu’une blonde les attend à l’aéroport, avec une voiture de luxe et un loft a Paris. ? C’est un peu exagéré. Mais ?a résume bien l’état d’esprit. L’Algérie se développe lentement, la plupart des gens y vivent mal et ont très peu de moyens. Presque tous les Algériens ont au moins un membre de leur famille qui habite à l’étranger. Ce membre envoie de l’argent au pays, bien souvent. Là-bas, 100 euros, c’est le salaire de beaucoup. Pourtant, les prix y sont les mêmes qu’en France. Comptez 100 euros pour une paire de baskets de marque. Pour frimer dans le quartier. D’après ce qu’on m’a rapporté, on vit avec 150 euros pour un mois.
Cela va faire une dizaine d’années maintenant que je me rends en Algérie, au moins une fois par an. J’y ai vu peu de changements. Ou, si, peut-être, l’ouverture de quelques magasins occidentaux, qu’on trouverait facilement en France, quelques fast-foods. Mais c’est tout. Pas de vrais changements, de nouveautés, qui amélioreraient les conditions de vie du peuple. La vie est toujours aussi chère, les offres d’emploi toujours aussi rares, et peut-être encore plus pour les femmes. Les infrastructures mettent du temps à se développer et les mentalités restent fermées. C’est ce que j’ai observé. Entendu. ? J’ai compris qu’il ne suffisait pas de dénoncer l’injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre. ? Albert Camus, ??Les justes??.
montre replica
Abdelaziz Bouteflika, le président de l’Algérie, est adoré, voire adulé dans ce pays. D’après ce qu’on m’en dit, Bouteflika c’est un ? héros ?, il a ? chassé les terroristes ?, alors forcément, le peuple se sent obligé de ? voter pour lui ?, il lui est en quelque sorte redevable. Mais pas seulement. Avec de récents évènements tels que les prises d’otages au Niger, ou ailleurs, les Algériens peuvent en venir à se dire : au fond, c’est peut-être mieux de garder ce président, même si on n’en veut plus vraiment. Il nous évite une grande peur. Celle des terroristes.
D’après les récits de ma grand-mère, les terroristes qui ont régné dans certaines parties de l’Algérie de 1992 à 1998, étaient sans c?ur, dénués d’émotions, de sympathie, d’humanité tout simplement. Ma grand-mère m’a raconté qu’elle avait entendu je ne sais où, il y a de nombreuses années, que des terroristes avaient éventré une femme enceinte, et avait pris le f?tus pour le mettre dans un four en marche. Peut-être qu’il ne s’agit que de légendes, ou de faits qui ont pu être déformés par le bouche à oreille.
Mais quand on parle de cette période, c’est le regard dans le vide, une tension appara?t. Moi, je reste scotchée aux lèvres de celle qui a tant vu. Ma grand-mère est une vétérante, comme probablement toutes les femmes de son age. Elle me raconte parfois la guerre d’Algérie, les horreurs, le combat du peuple. Elle a été infirmière pendant la guerre, elle soignait ceux qui revenaient mutilés de leurs combats contre les fran?ais.
Elle a assisté à pas mal de bouleversements. De la guerre d’Algérie au terrorisme, en passant par la misère… L’Algérie est une nation qui a souffert, comme tant d’autres et qui a déjà lutté pour son indépendance. Désormais, le peuple veut? la paix, la prospérité et la tranquillité. Voilà comme je comprends les choses quand j’entends parler autour de moi. Les Algériens que je connais, veulent des progrès technologiques, scientifiques ou encore économiques.
En attendant, il n’y a pas de travail. Alors pour s’occuper, on tient les murs. On tra?ne dans le quartier. Les gar?ons cherchent à draguer des filles, prennent des numéros. ??Pss ! Pssssssssss…??, c’est comme ?a qu’on approche une fille là-bas. Pas de temps à perdre, si elle se retourne c’est ok, sinon, on attaque la suivante. Comme ?a, ?a va plus vite. Une fois qu’on a fini de se promener, on rentre à la maison, poser les pieds sous la table, pour un bon repas préparé par les femmes. Dans le quartier tout le monde se conna?t. Mais parfois on en a marre, quand on n’en peut plus de la misère on met en place un plan, complexe et risqué?: on monte dans une barque et on tente l’Europe.
Pourquoi ? Parce que ces jeunes qui partent veulent être une fierté, une source de revenus pour la famille restée au pays, parce qu’ils aiment leur patrie, mais que finalement, elle ne fait rien pour eux. C’est peut-être un amour non réciproque finalement. Ils ont tenté d’y rester fidèles, mais ils n’ont pas le choix. S’ils le pouvaient, ils resteraient chez eux. Personne ne veut quitter son pays, sa famille et ses proches, pour entamer un long et périlleux voyage, vers l’inconnu, probablement dans un pays qui ne veut pas d’eux. Qui met en place diverses lois et stratagèmes pour que les clandestins ne foulent pas le sol national.
Je connais quelqu’un qui y est parvenu. A rejoindre l’autre c?té de la mer. Un jeune homme, beau, dr?le et qui a toujours été attiré par l’Europe. Il a passé plusieurs jours sur une barque. Il a vu des gens mourir. La mer, la nuit, sur une barque, ?a effraie. Il est arrivé à Malaga en Espagne sain et sauf. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.
Le point de vue que les jeunes de là-bas se font de l’Europe est utopique. Comme le dit si bien ma mère?: ? Ils pensent qu’une blonde les attend à l’aéroport, avec une voiture de luxe et un loft a Paris. ? C’est un peu exagéré. Mais ?a résume bien l’état d’esprit. L’Algérie se développe lentement, la plupart des gens y vivent mal et ont très peu de moyens. Presque tous les Algériens ont au moins un membre de leur famille qui habite à l’étranger. Ce membre envoie de l’argent au pays, bien souvent. Là-bas, 100 euros, c’est le salaire de beaucoup. Pourtant, les prix y sont les mêmes qu’en France. Comptez 100 euros pour une paire de baskets de marque. Pour frimer dans le quartier. D’après ce qu’on m’a rapporté, on vit avec 150 euros pour un mois.
Cela va faire une dizaine d’années maintenant que je me rends en Algérie, au moins une fois par an. J’y ai vu peu de changements. Ou, si, peut-être, l’ouverture de quelques magasins occidentaux, qu’on trouverait facilement en France, quelques fast-foods. Mais c’est tout. Pas de vrais changements, de nouveautés, qui amélioreraient les conditions de vie du peuple. La vie est toujours aussi chère, les offres d’emploi toujours aussi rares, et peut-être encore plus pour les femmes. Les infrastructures mettent du temps à se développer et les mentalités restent fermées. C’est ce que j’ai observé. Entendu. ? J’ai compris qu’il ne suffisait pas de dénoncer l’injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre. ? Albert Camus, ??Les justes??.
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